Ma mère m’avait parlé de cet oncle, un frère de son père, disparu en 1914. Mais, trop jeune, je n’avais pas compris l’horreur que masquait ce mot de disparition. C’est la découverte récente des journaux de marche des régiments et de leurs historiques qui m’a aidé à comprendre le martyre que la bêtise criminelle des politiciens a infligé à tant de jeunes hommes.
On n’a aucune photo de Louis Gentil, né en 1890 à Pont-de-Roide (Doubs) : il mesure 1,70 m avec des cheveux châtains et des yeux « jaunâtres ». Ouvrier d’usine, on lui a pris deux ans de sa vie pour le service. Le 1er août 1914, habitant à Valentigney (Territoire de Belfort), il est mobilisé dans le 35e RI qui passe la frontière et entre à Mulhouse le 8 août ; on se bat dans les banlieues jusqu’au 25. Puis c’est la bataille de la Marne. Le 9 septembre, Louis meurt à Saint-Soupplets (Seine-et-Marne). Son corps n’a jamais été retrouvé.
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