Quelques « grandes pierres » que le néolithique a laissées dans l’extrême sud de l’Allemagne, là où le Rhin la sépare de la Suisse.
La Pierre des Huns à Niederdossenbach
Un menhir haut de deux mètres, en pleine forêt, loin de toute habiattion. Un écriteau signale sa présence et porte son nom traditionnel, Hunenstein, « la Pierre des Huns ». Ainsi les Barbares étaient-ils désignés, les Allemands ne pouvant évidemment pas évoquer les Germains pour désigner ces peuples sauvages du passé lointain…
La Pierre Païenne de Schwörstadt
Dans un quartier résidentiel d’une petite cité des bords du Rhin, une étrange pierre calcaire percée d’un trou. C’est tout ce qui reste d’une tombe mégalithique qui était encore entière au XIXe siècle. Tout le secteur, qui est sur un coteau exposé au sud, était occupé par un vignoble et la tombe servait de cabane aux vignerons.
Mais on a eu besoin de pierres pour paver la route et on a débité celles des flancs et de l’arrière de l’antique construction. Quant à celle du toit, elle aurait servi de meule au forgeron de l’endroit. Un modèle identique de tombe est quand même parvenu jusqu’à nous, celle de Degernau, voir plus bas.
La pierre, appelée localement Heidenstein, « pierre païenne », mesure plus de deux mètres de haut, a la forme d’un trapèze et elle est percée d’un trou que les archéologues appellent Seelenloch, le « trou des âmes », en vertu de la croyance selon laquelle on avait pratiqué ce trou pour que les âmes des morts puissent aller se promener.

Sur une pelouse, au milieu des pavillon, une étrange pierre.

Le reste d’une tombe mégalithique dans un petit jardin public.

Elle tient debout depuis plusieurs millénaires.

Une reconstitution de la tombe, quand elle était complète et enfouie dans son tumulus. Ce dessin figure sur un des panneaux explicatifs du site.

À l’intérieur du « trou des âmes », les stries qui témoignent de son percement et de son alésage.

Un étrange contraste avec les petites maisons de ce coquet quartier résidentiel.

C’est le Rhin qu’on aperçoit en bas, et donc la Suisse de l’autre côté.
Le menhir de Degernau
Alors que celui de Niederdossenbach est caché au fond des bois, le menhir de Degernau est visible de loin, car il se dresse sur une colline, au milieu des champs et des prés. Mais on se gardera de toute interprétation sur ce que pouvaient voir les gens du néolithique, la végétation ayant sûrement changé plusieurs fois. Lui aussi mesure environ deux mètres de haut.
La tombe mégalithique de Degernau
Une tombe collective, du même type que celle de Schwörstadt. Depuis ce sépulcre on aperçoit le menhir ci-dessus. Y aurait-il eu un lien entre ces deux monuments ?

La tombe vue de côté, dans son tumulus.

La façade, avec le « trou des âmes ».

L’intérieur de la tombe.

Des âmes pieuses ont déposé pour les morts du néolithique une de ces bougies rouges que les Allemands mettent sur leurs tombes à la Toussaint.